Au cours des dernières élections provinciales (Québec), on a reproché au gouvernement Charest de ne pas avoir tenu l'une de ses promesses électorales, celle de baisser les impôts. Puis quelques jours avant le scrutin, Québec a reçu une grosse somme d'argent en vertu d'une nouvelle entente sur la péréquation. Charest s'empressa de promettre une baisse d'impôt, que les autres partis ont tout de suite décrié comme étant une décision partisane en vue de se faire réélire.
Le 26 mars dernier, les Québécois ont réélu l'équipe de Charest, qui doit composer avec un gouvernement minoritaire. Le budget sera déposé vendredi et depuis une semaine, on ne fait qu'en entendre parler. Pourquoi? Parce que le gouvernement Charest va de l'avant avec sa baisse d'impôt de 950 millions de dollars, dont 700 millions proviennent du règlement du déséquilibre fiscal. Les partis de l'opposition réclament que cet argent soit réinvesti dans les programmes sociaux. Un sondage Léger Marketing - Le Devoir paru hier confirme que 70% des Québécois ne veulent pas de baisses d'impôt. Le sondeur, soufflé par ces chiffres (voir article ici), improvise une explication, un peu rigolote:
«C'est la première fois de l'histoire, peut-être, qu'un gouvernement perd des points parce qu'il propose des baisses d'impôt!», déclare le sondeur. Selon ce dernier, les Québécois semblent avoir «intégré le discours des partis d'opposition». Selon lui, si des sondeurs français prenaient connaissance de ces résultats, il s'écrieraient: «Mais ils sont fous, ces Québécois!»
Le gouvernement Charest estime qu'il est temps de donner du répit à la classe moyenne et que les baisses d'impôt encourageront les nouveaux venus à s'installer au Québec, stimuleront la création de la richesse et inciteront les jeunes, plus mobiles que jamais, à rester au Québec. Il indique aussi que d'importantes sommes ont été investies dans la santé et l'éducation avant l'arrivée du règlement du désiquilibre fiscal et que ces deux importants domaines voient leur budget augmenter de 6%. Mais il veut aussi dégeler les frais de scolarité et les augmenter de 33% en 5 ans. De son côté, le Parti québécois veut plus d'argent pour les régions ressources, pour les éducateurs spécialisés et pour les soins à domicile. L'ADQ de Mario Dumont: ils votront contre de toute façon.
Cette histoire me fait sourire, mais aussi réfléchir. Dire non à des baisses d'impôt? Ca va contre toute intuition. Le Québec est le territoire le plus imposé en Amérique du Nord. Une personne seule qui gagne l'équivalent de mon salaire donne 46% de ses revenus à l'État. En comparaison, je remets 34% de mon salaire aux deniers publics depuis que je vis en Alberta (ces chiffres sont pour l'année 2005).
Mais... car bien sûr il y a un mais! En Alberta, les services publics sont moins bien nantis que ceux du Québec. Quelques exemples: un mois à la garderie coûte 217$ aux parents québécois (un taux fixe) alors qu'il en coûtait en moyenne 522$ pour les petits albertains en 2005. Deuxième exemple: les frais de scolarité s'élèvent en Alberta à 225% du prix payé au Québec (chiffres de 2003). Prenons aussi l'exemple du déneigement, une réalité inévitable de la vie canadienne. Bien que ce soit les municipalités qui en défraient les coûts, la comparaison est quand même intéressante (les impôts fonciers et les transferts aux municipalités étant aussi beaucoup moins élevés en Alberta). Je n'ai pas de chiffres, mais je sais que toutes les villes du Québec, grandes et moins grandes, sont déneigées de façon impeccable. Ici, c'est la misère. La solution albertaine: ceux qui en ont les moyens s'achètent un 4x4 (et paient à gros prix tant l'essence que le coût/coup écologique).
Je ne dis pas que le Québec ne devrait pas réduire les impôts. Je dis seulement que si je devais choisir entre entre une baisse d'impôt et une meilleure justice sociale, je choisis vous savez quoi.
Le 26 mars dernier, les Québécois ont réélu l'équipe de Charest, qui doit composer avec un gouvernement minoritaire. Le budget sera déposé vendredi et depuis une semaine, on ne fait qu'en entendre parler. Pourquoi? Parce que le gouvernement Charest va de l'avant avec sa baisse d'impôt de 950 millions de dollars, dont 700 millions proviennent du règlement du déséquilibre fiscal. Les partis de l'opposition réclament que cet argent soit réinvesti dans les programmes sociaux. Un sondage Léger Marketing - Le Devoir paru hier confirme que 70% des Québécois ne veulent pas de baisses d'impôt. Le sondeur, soufflé par ces chiffres (voir article ici), improvise une explication, un peu rigolote:
«C'est la première fois de l'histoire, peut-être, qu'un gouvernement perd des points parce qu'il propose des baisses d'impôt!», déclare le sondeur. Selon ce dernier, les Québécois semblent avoir «intégré le discours des partis d'opposition». Selon lui, si des sondeurs français prenaient connaissance de ces résultats, il s'écrieraient: «Mais ils sont fous, ces Québécois!»
Le gouvernement Charest estime qu'il est temps de donner du répit à la classe moyenne et que les baisses d'impôt encourageront les nouveaux venus à s'installer au Québec, stimuleront la création de la richesse et inciteront les jeunes, plus mobiles que jamais, à rester au Québec. Il indique aussi que d'importantes sommes ont été investies dans la santé et l'éducation avant l'arrivée du règlement du désiquilibre fiscal et que ces deux importants domaines voient leur budget augmenter de 6%. Mais il veut aussi dégeler les frais de scolarité et les augmenter de 33% en 5 ans. De son côté, le Parti québécois veut plus d'argent pour les régions ressources, pour les éducateurs spécialisés et pour les soins à domicile. L'ADQ de Mario Dumont: ils votront contre de toute façon.
Cette histoire me fait sourire, mais aussi réfléchir. Dire non à des baisses d'impôt? Ca va contre toute intuition. Le Québec est le territoire le plus imposé en Amérique du Nord. Une personne seule qui gagne l'équivalent de mon salaire donne 46% de ses revenus à l'État. En comparaison, je remets 34% de mon salaire aux deniers publics depuis que je vis en Alberta (ces chiffres sont pour l'année 2005).
Mais... car bien sûr il y a un mais! En Alberta, les services publics sont moins bien nantis que ceux du Québec. Quelques exemples: un mois à la garderie coûte 217$ aux parents québécois (un taux fixe) alors qu'il en coûtait en moyenne 522$ pour les petits albertains en 2005. Deuxième exemple: les frais de scolarité s'élèvent en Alberta à 225% du prix payé au Québec (chiffres de 2003). Prenons aussi l'exemple du déneigement, une réalité inévitable de la vie canadienne. Bien que ce soit les municipalités qui en défraient les coûts, la comparaison est quand même intéressante (les impôts fonciers et les transferts aux municipalités étant aussi beaucoup moins élevés en Alberta). Je n'ai pas de chiffres, mais je sais que toutes les villes du Québec, grandes et moins grandes, sont déneigées de façon impeccable. Ici, c'est la misère. La solution albertaine: ceux qui en ont les moyens s'achètent un 4x4 (et paient à gros prix tant l'essence que le coût/coup écologique).
Je ne dis pas que le Québec ne devrait pas réduire les impôts. Je dis seulement que si je devais choisir entre entre une baisse d'impôt et une meilleure justice sociale, je choisis vous savez quoi.