est responsable de la politique linguistique québécoise en matière d'officialisation linguistique, de terminologie ainsi que defrancisation (http://www.oqlf.gouv.qc.ca).Sur son site web, on y retrouve des capsules linguistiques parfois fascinantes. "Comme" sociolinguiste, je rigole souvent des jugements portés sur des emplois de la langue courante, comme "comme". L'OQLF nous apprend que cet emploi serait apparu dans les années 90 et aurait été influencé par l'anglais "like." Puis, on nous précise que ce petit mot représenterait un "tic du langage" car...
Il y a des contextes où comme n’ajoute rien au message. Supprimons donc ces comme inutiles.
Les agents de l'OQLF, notre référence linguistique au Canada, n'ont-ils jamais entendu parlé de marqueurs discursifs? Leçon de pragmatique 101: les marqueurs discursifs servent notamment à la coordination des interlocuteurs, à l'organisation de l'interaction et à la structuration de l'échange verbal. Ils ajoutent donc nécessairement quelque chose au message, peut-être pas au sens dénotatif, mais du moins dans l'organisation de la parole.
Un autre exemple qui cette fois-ci me fait sauter de ma chaise. Après un bref aperçu historique de l'usage des verbes "embarquer" et "débarquer" dans le contexte de monter/descendre d'un véhicule, on explique que cet usage, d'abord associé au domaine maritime, est tout à fait acceptable dans "porte d'embarquement" dans le contexte aérien. Toutefois, pour une raison assez obscure, on condamne à mots couverts l'emploi d'embarquer et de débarquer d'un véhicule, un emploi pourtant très répandu au Canada:
Pour sa part, l’Office recommande l’emploi des verbes monter et descendre (d’un véhicule, mais aussi du métro, d’un vélo, etc.), dans l’usage neutre ou soutenu tout au moins. Non pas que l’emploi d’embarquer et de débarquer dans ces contextes constitue une faute, une impropriété, mais parce que cet emploi relève du registre familier.Encore mieux, la proposition de l'OQLF pour la traduction du concept "speed dating":
Comment rendre ce concept en français? Nous suggérons le recours à l’adjectif express ou encore à éclair, en apposition, qui suggèrent tous deux qu’une chose se fait rapidement... Ainsi, une soirée de speed dating est une soirée au cours de laquelle les participants font une série de rencontres (oserait-on parler de rendez-vous?) express ou de rencontres éclair.Hum... voyons voir (situation simulée entre une amie et moi)...
- T'as fait quoi hier?
- Ouf, ma soirée, c'était comme bisarre, j'ai participé à une activité au cours de laquelle j'ai fait une série de rencontres express.
- Hein?
- Ben oui, tu sais, des rencontres éclair?
- Comprends pas...
- Ben oui, c'est comme une blind date mais avec beaucoup de monde. Tu rencontres comme 10 personnes pendant deux minutes chacune.
Et là mon amie fait comme:
- Ah, ok... comme dans speed dating, tu veux dire?
- C'est ça que j'te dis: des rencontres éclair!
- Oui, oui, je vois. T'as pas aimé ça?
- Ben, au début, j'étais nerveuse comme, mais après deux minutes, si t'as pus rien à dire, c'est pas grave. Tu passes à une autre personne!
- Ouais!
- Y'a une autre soirée comme ça la semaine prochaine. Embarques-tu?