29 avril 2006

Bilinguisme à la noix


J'ai lu récemment que les anglophones hors Québec qui déclarent parler français représentent 7% de cette population... quelle triste statistique!

Il n'y a pas longtemps, un journaliste du Toronto Star, Graham Fraser (un anglophone en passant), affirmait que les institutions kanadiennes ne valorisent pas suffisamment la langue française.
Anecdote intéressante: Fraser témoignait la semaine dernière à la télé d'un changement dans la formule excusant quelqu'un pour son manque de connaissance de la langue. De "Sorry, I don't speak French" on serait passé, tout bonnement, à "I don't speak French." Son essai du même titre, qui sera publié sous peu en français, accuse même les institutions fédérales AINSI QUE les universités du Canada anglais de traiter le français comme une langue étrangère. Cette dernière observation me porte à réfléchir pour une raison que ceux et celles qui me connaissent personnellment pourront reconnaître...
Fraser ajoute que la question linguistique est toujours d'actualité et menace l'intégrité du pays. Discours simpliste, alarmiste ou réaliste?

4 commentaires:

Idealistic Pragmatist a dit...

I've always wondered about the whole "traiter le français comme une langue étrangère" thing. On the one hand it's a foreign language for the individuals who are taking it, as it's not their mother tongue. On the other hand, it's not a foreign language for the society they live in, so it does seem that French should enjoy a more privileged (or at least a different) status at anglophone Canadian universities.

How do French-language universities in Québec deal with this with respect to English?

Québécoise ambulante a dit...

Dear IP:

In Cégep (where general ed requirements are completed before French-language universisty admission), English courses are mandatory. In university, therefore, not too many people take foreign language courses unless they have a personal interest. In general, my feeling is that the "other" languages are not often offered as an option (in high school for instance) or even valued as much as English as another possible valuable language to know. Spanish has started emerging, but high schools don't offer much other than mandatory English. Now that I think about it, English-speaking Canada values multilingualism, perhaps to the detriment of French whereas Québec values French-English bilingualism to the detriment of openness towards outside our borders... Symptomatic of Québec (I often find that Québécois are looking inward too much) in general... ?

Anonyme a dit...

Quelle triste statistique, certain! En espérant que les choses changeront pour le mieux. Moi, je fais ma part et moi, je relève le défi! (Savais-tu, QA, que 1/3 de ma gang participe au programme Explore cet été?)

Je me suis procuré une copie de Sorry, I Don't Speak French. D'après ce que j'ai lu jusqu'à date, l'ouvrage me déçoit. Le thème général ne traite pas des problèmes afférents au programme de bilinguisme au sein du fédéral. Il s'agit plutôt d'un survol des nombreux événements mènant à la mise en application d'un bilinguisme fédéral et des sentiments de divers politiciens face à ce sujet. En effet, il va falloir que je le finisse avant de formuler une opinion super solide.

Pour ce qui est du traitement du français hors Québec, il est bien évident que la langue de Molière évoque souvent chez les Candiens une langue de l'Europe et non une langue de chez nous! Et ce n'est pas uniquement les universités qui sont coupables de la dissemination de cette idéologie. Ce 'fait' nous est rappelé partout! Chez Rogers Vidéo, les films franco-canadiens se trouvent à côté de ceux de l'Allemagne. Chez CIBC, le mandarin est une langue locale alors que les pamphlets d'information sur les services bancaires n'existent pas en français (pas en Alberta du moins). Chez TD Bank, le guichet automatique offre deux choix de langue: l'anglais et le japonais. Chez Telus, il est plus facile d'obtenir un service en mandarin qu'en français. La bibliothèque municipale n'est abonnée qu'à 2 quotidiens québécois (prévoir un délai d'à peu près une semaine pour la dernière copie!).

Et ne me demandez pas d'aborder les erreurs organisationnelles auprès de notre département, où les ressources touchant le français, bien qu'elles connaissent un récent accroissement important, demeurent déplorablement faibles. Ce sont les ressources humaines mêmes à l'intérieur de notre département qui écartent le français de la scène dont il mérite pour le combiner, pour une raison ou pour une autre, dans une collectivité de langues.

Que feront tous ces collèges et toutes ces universités pour combler les besoins linguistiques des étudiants qui vont bientôt sortir d'une explosion de programmes d'immersion? Oui, la bulle va s'éclater pis nous-autres, on sera dans la m**de!

Je répète, "En espérant que les choses changeront pour le mieux". Dans l'intervalle, je sacre mon camp conservateur pour embrasser le bercail du bilinguisme :)

Québécoise ambulante a dit...

Cher AP,

J'apprécie beaucoup ton commentaire. Les universités sont en effet un microcosme de la société... et ça commence dans notre cour. Puisque aux fins de statistiques je suis maintenant officiellement Albertaine (je viens de remplir le formulaire du recensement), je m'efforcerai de toujours réclamer les services en français, ce que je fais en général sporadiquement selon mon humeur.

P.S. Fais affaires avec la Banque Royale! J'adore avoir ma carte bancaire et mes relevés d'opération de Langano Skies ou d'ailleurs en français!