Nous avons quitté Fayoum pour l'aéroport à onze heures et quart. Deux heures de voiture au moment le plus chaud de la journée. Faire la route jusqu'au Caire en plein jour était une folie... Yasser m'avait pourtant prévenue. Mais moi, je voulais arriver plus tôt que tard à Sharm El Sheikh. Et puis de toute façon on a l'air climatisé dans le taxi.
Bien que la dense végétation danse dans les champs tout autour, c'est grâce à un système d'irrigation prenant sa source dans le Nil. Dès que l'on s'éloigne de Fayoum, les terres agricoles tout autour disparaissent comme un mirage, vite remplacées par l'aride réalité du désert. La route trace un long sillon en son milieu. On ne voit rien d'autre que du sable à perte de vue, un peu comme la neige en hiver dans les Prairies canadiennes. Notre ration d'eau diminue rapidement, car malgré la clim qui marche à plein régime, il fait chaud dans l'auto.
Le chauffeur ralentit et s'arrête à côté d'une guérite au milieu de nulle part et donne quelques sous à un commis ... Tiens donc, nous sommes sur une autoroute à péage. Pour lui et ses collègues de travail, un lieu de prière a été aménagé sur le bord de l'autoroute. Un peu plus loin quelques employés du Ministère des transport refont l'asphalte... Il doit y faire une chaleur monstrueuse. Encore un peu plus loin, une voiture accidentée, abandonnée là depuis longtemps, rappelle aux voyageurs les dangers de la route. Nous doublons deux gros camions dont l'un a accroché l'autre. Les cinq passagers attendent du renfort assis devant les mastodontes, le seul endroit offrant un mètre carré d'ombre aussi loin que l'on puisse voir. Même si je sais que la traversée du désert jusqu'à la capitale ne prend en réalité qu'une heure, elle me semble toujours interminable. Une boule anxieuse roule au fond de mon estomac... Et si on s'y perdait, sans rien autour pour se ravitailler en eau et en essence?
Mais non. Les bâtiments apparaissent un à un, la circulation augmente sensiblement... nous sommes déjà à Giza. Je soupire de soulagement. Les pyramides devant les yeux, chacun fait sa journée sans broncher, comme si dans l'atmosphère poussiéreuse on ne les voyait même pas. Elles s'effacent telles un songe... n'étaient-elles qu'un rêve?
Nous empruntons l'un des ponts traversant le Nil pour retrouver Le Caire qui fourmille d'activités. Dans la densité urbaine, dans la pauvreté évidente, dans la chaleur et le bruit des moteurs, je me demande quelle vie peut bien offrir les appartements qui ceinturent l'autoroute. Sur son bord, quelqu'un fait brûler les déchets qui s'y accumulent.
On arrive enfin. Dans la spacieuse fraîcheur de l'aéroport, un frappuchino à la main, on se sent déjà ailleurs. Ailleurs. Je répète ce mot dans ma tête... Il m'apaise plus encore que la posture de l'enfant. On s'en va en vacances... namasté!
(Écrit le 24 juillet... publié aujourd'hui, vacances obligent! :)
28 juillet 2012
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