08 août 2012

J'en riz


Si je voulais reprendre ma taille pré-grossesse, j'ai vite déchanté: je n'ai jamais été aussi sédentaire ni ne me suis alimentée aussi pauvrement que depuis que je suis en Égypte.

D'une part, le plein air n'existe pas. Le concept d'exercice non plus. Il n'y a pas d'espace, vert ou pas, pour aller se dégourdir les jambes, ni de trottoir pour déambuler. Pour faire du vélo, il faudrait déjà en trouver un, puis partir en expédition seulement si on est prêt à risquer sa vie. Si je proposais d'aller marcher après souper, on me demanderait sans doute pour aller où et "nulle part" ne serait pas une réponse intelligible. En plus, il fait si chaud que le but de tout le monde, et le mien aussi, est de bouger le moins possible.
D'autre part, la viande coûte cher, alors on remplit les bedons vides comme on peut. La cuisine égyptienne est pourtant délicieuse.  Son secret, aux antipodes de la fine gastronomie, est bien simple: le beurre ou l'huile vernissent les féculents et flottent dans la sauce tomate. Le reste est frit:  poisson, poulet, pigeon, aubergines, oignons et patates.

Au menu ce soir, c'était du fatta. C'est un plat fait de riz et de cheveux d'ange déposés sur des pitas grillés. On ajoute du bouillon de poulet pour ramollir le pain et on rehausse de sauce tomate. On sert quelques morceaux de bœuf avec ça, juste assez pour faire oublier que le repas consiste entièrement de féculents. Et pas juste en petite portion. À cinq personnes, on est passé à travers un plat de service de 12 pouces de diamètre. 

Hier c'etait le kochery. Ce plat se compose de riz, de cheveux d'ange, de macaroni auquel on ajoute quelques lentilles, deux ou trois pois chiche, en masse d'oignons frits, de la sauce tomate et un peu de vinaigre. Ça ne ressemble à rien de bon, mais la première bouchée surprend le palais et on en redemande. 

Demain, ce sera les feuilles de vigne et les aubergines que l'on a farcies aujourd'hui. J'ai vu Mama Loza ajouter une motte de beurre à la sauce tomate et au riz qui ont servi à les bourrer.

 C'est vrai. Je n'en beurre même pas épais.

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